1. |
Je stagne
01:56
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Parle moi de la vie dans le firmament ;
j'ai besoin de fuir maman,
me réjouir en me disant que le pire m'attend,
je t'imagine déjà me dire: "va-t'en !".
La patience pique, je dois reprendre du poil de l'abeille.
J'n'arrive pas à ôter le voile de la veille.
Caché dans mes sapes, je gratte des idées
pour passer au travers des mailles du gilet.
D'un certain point de vue, je stagne et j'y vais...
Et quand l'émotion me coûte je décide de ne plus l'écouter.
Me mets des coups de pied pour dessiner mes couplets.
Ce soir je fête les morts comme au Mexique,
le combo feuille/blanche n'est plus dans mon lexique.
Quand je jette l'encre, je lève l'ancre,
les marins d'eau douce restent entre eux.
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2. |
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Félix le H n'a pas de certitudes,
viscéralement allergique à la servitude.
Un jour dans la confiance, un jour dans l'inquiétude,
pour lui la vie n'est qu'un enchaînement d'interludes.
En regardant les gens, il ne se sent pas concerné.
Pourtant il prend du temps mais fini souvent consterné.
Il n'a grandi, ni dans les salons, ni dans les gouttières.
Félix est ce vagabond qui vit loin des endroits couverts.
Le vilain petit chat noir x3
Ce 'ach' là, déjà, il n'aime pas le lait.
Quand il n'a rien à dire il se tait.
Il hait tous ceux qui s'affichent en publicité,
notamment son homonyme, largement plébiscité.
Quand il efface le silence, il ne miaule pas il chante.
Il se déplace en cadence, il ne saute pas il danse.
Caché derrière sa pilosité,
il côtoie d'autres animaux sans aucune animosité.
Le vilain petit chat noir x3
A neuf ans, il avait déjà perdu deux vies.
Il est arrivé ici sans avoir signé le devis.
Comme n'importe qui, il fait avec c'qu'il a,
les complexes et les doutes, il n'a pas 'vésqui' ça.
Quand il squatte les toits, il voit ses amis les oiseaux,
pouvoir voler comme eux serait sans doute son plus cadeau.
Mais il continue rêveur sur les pentes crasseuses,
en faisant claquer quelques mots sur sa langue râpeuse.
Le vilain petit chat noir x3
" Belle, mystérieuse et douce,
féline bagarreuse,
me mordiller le pouce
la rendait très heureuse.
Rêveuse à ses heures,
nerveuse à 17,
après m'avoir pris le coeur
elle m'agrippait la tête. "
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3. |
L'année passe vite
02:20
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Ça fait un bail qu'j'voulais t'écrire
mais j'me suis dégonflé,
encore un soir où mon envie
a vite été comblée.
Y a toujours des amis dispos
qui trainent aux alentours,
entre deux calembours,
l'un d'eux me dit que j'tise trop.
L'amour, j'connaissais pas
et j'suis tombé dedans,
un somnambule avançant
dans la vie les mains devant.
Dans un brouillard épais
j'distinguais pas l'chemin.
Il en fallut du temps avant
qu'je lache le frein.
C'est vrai qu'l'année passe vite
quand on la vie à fond,
j'étais en haut d'la pyramide,
ouais comme Patrice Laffont.
Après un mot plus haut qu'l'autre
tout est r'tombé par terre.
Comme si mes pieds n'avaient
jamais quitté les starters.
J'crois qu'on peut dire qu'entre nous
maintenant c'est plus possible,
j'repense à cupidon c'bidon
qui m'avait pris pour cible.
J'peux pas lui en vouloir dans l'fond
vu qu'on s'est kiffé,
mais l'ange est devenu démon
d'puis qu'on s'est quitté.
Et qu'il aille jouer ailleurs
avec ses p'tites flèches,
la prochaine fois je l'prendrai pas
sur l'ton d'la rigolade.
Avec une canette en balade
mes joues sont vite sèches,
puis dès l'retour à la routine
c'est la dégringolade.
Alors j'observe en passant
le visage des autres hommes
envisageant mon remplaçant
je deviens misanthrope.
Errant dans le néant,
je recule à pas de géant.
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4. |
Interlude
00:47
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...
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5. |
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(Hippocampe Fou)
La nuit, ma ville s'illumine, je m'exile sur les toits,
piétine les tuiles, puis m'assois.
Les pieds dans le vide, je défie le vertige,
la brise m'électrise, tout s'éclaircit, et là...
Je m'adonne au voyeurisme, adossé à des cheminées,
pardonnez-moi ce vice.
La vie des inconnus m'intrigue,
s'imprime sous mes paupières.
Ce qui se trame dans vos chaumières
est plus palpitant qu'un film.
J'admire l'odyssée quotidienne
que les gens s'aiment ou se bastonnent.
Elémentaire mon cher Watson !
J'gravis les échafaudages,
m'étale sur les toits,
ravi même les soirs d'orages,
la pluie me nettoie.
J'ai une barbe blanche, on me prend pour le Père Noël
ou un ramoneur ventripotent se tripotant l'cornet.
J'reste sur le qui-vive comme un espion quand il dort.
La vie est une réponse à une question qu'on ignore.
(Félix Le H)
Ourlet sur le bas du jean, chaussettes blanches,
mèche plaqué sous mon bonnet bleu, peu onéreux.
Dans les rayons d'un soleil rasant, la rue s'anime,
cadence abstraite sur un bitume abimé.
Vertige chromatique, psychosomatique
est mon état, je détale, calme, je m'étale
dans les profondeurs de l'horizon.
J'avance en transe dans un présent moribond.
Là où le ciel orange se mêle au rose y dépose mes 'yeuz',
dans une pose veilleuse, me met en pause.
Peu à peu m'expose, dans un soleil fuyant
face au noir bruyant, que des lumières explosent.
Seul, loin du sol, les étoiles m'habillent,
isolé, serein, sur un des toits d'ma ville.
Accompagné par les mouvements du vent,
la hauteur m'a séparé doucement du temps.
"Plus tard, j'étais lancé
d'un pas élancé, j'avançais,
dans mes pensées, démarche insensée,
je dansais."
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6. |
Dehors
03:29
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A côté d'mes pompes,
parfois dans celle des autres.
J'prends l'temps d'faire les comptes,
il s'trouve que c'est l'désordre,
me focalise que sur les trucs insignifiants,
pour être un poil communiquant,
pour moi c'est plus que dur.
Mon coeur est un muscle pur,
il refroidit les sangs chauds comme le ventilo' de mon disque dur.
On l'ressent dans mes p'tites mesures,
à force d'avancer tête baissé
dans mes pensées souvent je risque le mur.
Les noctambules se réunissent, ce n'est pas pour moi.
Je déambule démuni, je n'sais pas pourquoi.
Parfois c'est l'inverse, j'ai besoin du monde
mais, ma place est sous l'averse à freiner les secondes.
Dans un état névrosé quand j'observe à peine
la rosée s'poser sur les roses fanées du Père Lachaise.
Un jour maman m'a dit: "la vie n'est faite que pour rêver,
comprends ça tu deviendras c'que t'as toujours été".
J'exerce mon art aux hasard des mouvements
aléatoires des volutes d'un café fumant.
Pendant que certains vinyles comptent les moutons de poussière,
je m'affaire en pressant des boutons.
Ma voix se promène sous forme de Kilo-Hertz,
dans les conduits monophoniques d'un câble en métal,
elle se fige et s'évade à des kilomètres,
pour ressortir à l'identique je n'sais où...
J'n'ai pas b'soin d'puiser mes mots dans un flacon d'romance,
dehors, je sors et l'évasion r'commence.
Je passe souvent devant ce même décor,
là ou les branches d'arbres discutent avec les morts.
Malheureusement j'n'ai pas ce genre de capacité.
Je fais simplement preuve d'un peu de sagacité.
Un jour, à mon tour, j' dirais la vie n'est faite que pour rêver,
comprends ça, tu deviendras c'que t'as toujours été.
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